MAURICE BARRES
Maurice Barres naquit à Charmes (Vosges) le 19 Août 1862 et mourut à Neuilly-sur-Seine le 4 décembre 1923. Issu d'une famille bourgeoise aisée, il a une double hérédité lorraine et auvergnate. En 1883, il se rend à Paris, suit des cours de Droit mais se passionne surtout pour les Lettres, rédigeant seul une petite revue éphémère et rend visite à ses maîtres : Leconte de Lisle, Victor Hugo, Taine, Renan. Il écrit des petits livres réputés obscurs, qui sont en fait des expériences psychologiques dans lesquelles il propose un culte du moi et la recherche de l'exaltation. Il veut sentir le plus possible en analysant le plus possible. Il se lance dans la politique, en alliant le nationalisme et le socialisme. Élu député à Nancy en 1889. il siège à l'extrême gauche. Désormais, il mène de front une action de chef politique et une méditation d'artiste d'où naîtra l'unité difficile de son caractère avide de s'enrichir au contact des héros, des villes d'art, des maîtres (surtout Pascal) ou par la contemplation passionnée des paysages lorrains ou bien encore par l'intense plaisir que lui offrent les «joutes» parlementaires. C'est à cette époque qu'il écrit Amori et Dolori Sacrum dont est extrait le 2 Novembre, Le poète recherche l'exaltation dans la contemplation des beautés artistiques et des paysages. Barrés devient le poète du nationalisme, il patronne «l'Action Française». Il est littéralement obsédé par l'Allemagne d'autant plus qu'alors même qu'il la combat par patriotisme, toute sa sensibilité est attirée par elle. Il écrit Au service de l'Allemagne, et après la guerre. Le génie du Rhin.
Néanmoins, dès avant la guerre, il n'est plus dans ses Chroniques qu'un propagandiste au service des armées. Après la guerre, la jeunesse s'éloigne de lui, oubliant l'artiste pour ne plus voir en lui que le symbole d'un patriotisme cocardier. Après sa mort paraît son meilleur livre : La Colline inspirée, cahier où depuis 1896, il recueillait ses réflexions. Véritable journal d'une âme, l'un des plus sincères que l'on connaisse.
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